Souvent, quand on demande de citer un défaut et qu’on dit qu’on est perfectionniste, on nous regarde l’air de dire « mais oui, bien sûr, comme si être perfectionniste c’était un défaut ! ». Peut-être que vous-même, qui êtes en train de lire ces lignes, c’est une réflexion que vous vous faites. En réalité, si chercher la perfection peut être un atout et une force, eh bien ce n’est pas toujours le cas. Pour ma part, je suis perfectionniste et c’est un frein.
La perfection n’existe pas
Lorsqu’on est perfectionniste, on cherche, par définition, à ce que tout soit parfait. Un projet ne peut pas sortir tant qu’il n’est pas parfait. On travaille sur les moindres détails, parfois (souvent ?) imperceptibles aux yeux des autres. Sauf que… la perfection n’existe pas. Ce n’est un secret pour personne ! LA PERFECTION N’EXISTE PAS.
Dès lors, comment atteindre quelque chose qui n’est pas réel ? Vous l’avez deviné, c’est impossible. Et bien souvent, quand on est perfectionniste, on va se dire « non mais je vais continuer à travailler sur ce projet, et quand il sera parfait, je le saurais ». Sauf que non, ça ne marche pas comme ça. Ce ne sera jamais parfait, il y aura toujours quelque chose à modifier. Parce que l’idéal qu’on veut atteindre n’existe pas. Vous voulez une preuve ? Faites une liste. Listez tous les points qui feront qu’une fois réalisés votre projet sera parfait. Y arrivez-vous ? Personnellement non, parce que c’est bien trop flou. Ça sera parfait quand ça sera parfait, je le saurais. Voilà ce que je me dis. Sauf que si je ne suis pas capable d’indiquer factuellement à quel moment exactement ce sera parfait, c’est compliqué. On ne peut pas se baser uniquement sur un ressenti.
À tout ça s’ajoute éventuellement la comparaison aux autres, ce qui n’arrange rien.
La perfection empêche d’avancer
Pourquoi être perfectionniste est un frein ? Pourquoi la quête de la perfection empêche d’avancer ? Parce que, comme ce n’est pas parfait (et que ça ne le sera jamais), on finit bien souvent par ne pas sortir le projet sur lequel on travaille. Je parle pour moi, mais je ne pense pas être la seule dans ce cas. Au final je ne sors jamais rien, je finis par mettre de côté en me disant que de toute façon c’est nul et que ça n’a aucun intérêt. Oui, parce que comme ce n’est pas parfait, c’est forcément nul. Je m’épuise donc pour des choses que je trouve au final sans valeur et qui n’en valent pas le coup. Est-ce vraiment le cas ? Probablement pour certaines choses. Certainement pas pour d’autres.
On ne va pas se mentir, dans ce qu’on produit tout n’est pas forcément bon. Cela veut-il pourtant autant dire que tout est mauvais ?
Comment dépasser son envie de perfection
Prendre conscience de son imperfection et reconnaître ses qualités
Se rendre compte que la perfection n’existe pas est un bon pas. Je veux dire s’en rendre réellement compte. En prendre conscience au fond de nous-mêmes. C’est déjà une sacrée avancée. Et puis, tout doucement, on avance un pas après l’autre sur le chemin de l’imperfection.
Par exemple, faire du dessin m’aide énormément à avancer sur mon « déperfectionnement ». Un jour, en regardant le dessin d’un loup, je me suis dit que je le trouvais pas mal. Il est plein de défauts, bien sûr, mais il me plaît assez. D’abord, il ressemble à un loup, c’est un bon point. Ensuite, ses proportions ne sont pas trop mal, et le travail du noir et du blanc me plaît assez. C’est vraiment un déclic que j’ai eu. Depuis, dans chaque dessin que je fais, je trouve quelque chose de positif, et j’en trouve même certains jolis. Et j’ose même, depuis l’année dernière, publier des histoires sur mon blog et sur Instagram. Des histoires pas forcément travaillées, très imparfaites. Mais ce n’est pas grave, car mon objectif c’est d’y aller. D’avancer. De dépasser mes propres barrières, à mon rythme.
Je vous invite à faire la même chose. Repérez cette lumière que vous aimez sur la photo que vous avez prise, ou le cadrage qui est plutôt cool. Trouvez cette phrase de votre histoire que vous aimez, que vous trouvez bien tournée, la chute que vous trouvez originale. Admirez ce trait de crayon réussi, appréciez ce gâteau bien moelleux, même s’il est trop sucré à votre goût. Autorisez-vous à dire « c’est pas mal ce que j’ai produit ! » voire carrément « j’aime bien ce que j’ai produit ».
Avancer à son rythme sur le chemin de l’imperfection
Je ne dis pas que c’est facile, que vous réussirez tout de suite. Non, ce n’est pas évident, j’en sais quelque chose et j’ai encore un grand chemin à accomplir. Mais vous pouvez le faire, vous avez ça en vous (même si c’est profondément enfoui sous un tas de complexes, de comparaisons, de doutes, de manque de confiance en vous). Et si vous n’y arrivez pas ce n’est pas grave. Si vous le pouvez, ne vous fustigez pas plus que vous ne le faites déjà. Chacune et chacun va à son rythme. Tentez de voir quelque chose de positif dans ce que vous avez produit, même si c’est infime au début, même si c’est simplement un mot que vous trouvez joli dans votre histoire, même si c’est tout petit trait dans votre dessin, même si c’est juste la couleur de votre gâteau, ou un pas que vous arrivez à faire dans votre chorégraphie.
Non ce n’est pas de l’orgueil que de se dire qu’on aime ce qu’on a fait ! C’est même super important !
La perfection n’existe pas et heureusement, parce qu’un monde parfait, ça ne serait pas très intéressant je crois. Ce sont nos imperfections qui font de nous des êtres humains. Soyez imparfaits ! Soyez-vous ! Vous le valez bien !
Il est majestueux, ce loup! Tu n’as vraiment pas à avoir peur de ce que tu fais, car tu as du talent, et nos talents sont des dons reçus à la naissance.
Une autre fois je te parlerai de mon ex-perfectionnisme…enfin pas tout à fait « ex »!!
Merci 🙂
Nous avons tous des talents, c’est certain ! Mais en prendre conscience, et prendre confiance, c’est parfois difficile. J’avance pas à pas sur ce chemin 🙂